Take Away

Softskills, compétences psychosociales : effet de mode ou enjeu social ?

Par Laetitia du Doré, coach formatrice FLYAWAY

La notion de « compétences » est très largement utilisée, aussi bien dans les activités ordinaires de la vie quotidienne (cuisine, éducation de ses enfants, conduite automobile) que dans le milieu de l’entreprise, pour caractériser, organiser, gérer des activités. Elle s’est également largement développée ces dernières années dans le milieu scolaire. Dans certaines écoles, d’ailleurs, les professeurs utilisent, pour leurs élèves, des « ceintures de compétences » qui, par un principe de ceintures de couleur, permettent aux élèves de situer leur niveau de compétences et d’avancer par paliers successifs.

Mais, qu’appelle-t-on « compétences » ?

Quelle est la différence avec les « capacités » ou les « habiletés » ?
Pourquoi s’intéresse-t ’on tant aujourd’hui aux compétences « psychosociales » ?
Quel est le lien avec les « Softskills » ?

La notion de compétence émerge dans différents domaines à des époques différentes :

Linguistique, ergonomie, psychologie, sciences de l’éducation, sociologie, puis seulement ensuite gestion (gestion des ressources humaines et stratégie d’entreprise). Selon la discipline, la compétence n’est pas définie de la même façon, n’implique pas les mêmes notions et ne comporte pas les mêmes enjeux.

D’après le dictionnaire Le Robert, la compétence est une « connaissance approfondie, reconnue, qui confère le droit de juger ou de décider en certaines matières. ». On parle de « S’occuper d’une affaire avec compétence. ».

Dans le Traité des sciences et des techniques de la Formation, de Philippe Carré et Pierre Caspar, cette définition est proposée : « la compétence permet d’agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée ».

Dans le milieu de l’entreprise, et notamment au sein des services RH, la compétence est souvent définie comme étant l’ensemble des savoirs, savoir-faire et comportements tirés de l’expérience nécessaires à l’exercice d’un métier ou comme une aptitude de capacités (savoir, savoir-faire, savoir-être) mobilisables nécessaire à l’exercice d’une activité (personnelle ou professionnelle) dans un poste déterminé. Elle vise à l’action et est directement orientée vers la performance. La performance permet d’ailleurs de mesurer la compétence.

En psychologie du développement et psychologie cognitive, la compétence est une capacité ou une habileté et touche tous les domaines d’étude de la psychologie.
Dans l’enseignement, la compétence désigne la mobilisation d’un ensemble de ressources (savoir, savoir-faire, savoir-être), en vue de résoudre une situation complexe appartenant à une famille de situations-problèmes (Roegiers, 2010)
De nombreuses approches décomposent ainsi la compétence en trois savoirs :
– des savoirs (connaissances),
– des savoir-faire (pratique professionnelle, expérience)
– des savoir être (comportements, attitudes, capacité d’adaptation).
L’habileté est une aptitude, une capacité pouvant donner naissance à une compétence. Les habiletés concernent tous les aspects de l’activité humaine. On parle d’habiletés motrices, sociales, mentales, artistiques, liées à la communication. Elles peuvent être innées, ou acquises.
Avant les années 1970, ce sont sur leurs compétences techniques (ou hard skills) que les candidats étaient évalués. La donne a changé grâce à un officier américain Paul Whitmore, qui a fait le constat que la victoire résidait dans la façon dont le groupe était mené. La notion de « soft skills » a ainsi fait son entrée.

Les « softs skills » ou « compétences douces » ou « savoir être »

sont l’ensemble des qualités humaines, relationnelles et comportementales qui nous permettent d’évoluer dans la vie personnelle et professionnelle. Ces compétences sont transversales ou transférables. Et elles peuvent être développées et renforcées.

Aujourd’hui, dans un contexte de mutations profondes et rapides, de marché du travail parfois très concurrentiel, les softskills s’imposent.

Parmi celles à maîtriser en entreprise, on trouve, selon un article web publié en janvier 2022 par le magazine Forbes :
– La résolution de problèmes,
– La confiance,
– L’intelligence émotionnelle,
– L’empathie,
– La communication,
– La gestion du temps,
– La gestion du stress,
– La créativité,
– L’esprit d’entreprendre,
– Etc.

Le terme existait avant, mais depuis la pandémie de covid-19, la mise en place d’accord sur la QVT et QVCT, les compétences dites « psychosociales » sont mises sur le devant de la scène. Et ce terme est privilégié à celui de « soft skill ».

Les compétences psychosociales (CPS)

sont définies comme la capacité d’une personne à faire face aux exigences et aux défis de la vie quotidienne. Autrement dit, c’est la « capacité d’une personne à maintenir un état de bien-être psychique et à le démontrer par un comportement adapté et positif lors d’interactions avec les autres, au sein de sa culture et de son environnement » (OMS, 1994).

Elles peuvent être de nature sociale, émotionnelle ou cognitive.

Elles ont pour objectifs d’améliorer les relations à soi et aux autres.
Le développement des CPS est un facteur clé de la santé, du bien-être et de performance économique et sociale. Connaître ses modes de fonctionnement, reconnaître les émotions, gérer son stress, comprendre et décoder la relation avec les autres, sont autant de compétences psychosociales qu’il est important d’acquérir tout au long de sa vie et dès le plus jeune âge. Par le biais d’expériences de vie ou d’apprentissages.
Au travers de ses formations, FLYAWAY vise le renforcement des compétences psychosociales comme levier d’accompagnement, de bien-être et de performance.